Vulnérabilité

Publié le par chris

Vulnérabilité

 

Il faut que les choses meurent. Il faut que les choses se brisent pour que leur âme vienne à naissance. Il faut que nous connaissions notre propre fêlure, celle qui nous vient de la Main Aimante qui la dépose comme une étoile sur nos nuits. Elle est profonde, elle est l’éclat et la brisure de l’Origine. Elle est de l’Etre la douleur originelle. Mais quand la main la dépose sur nous comme l’Amant son baiser sur nos lèvres, elle nous communique un Souffle venu de l’horizon lointain, de la Béance ouverte devant nous, là-bas, sur la nuit, tel un mirage sur les sables brûlants. Tends les lèvres à ce divin baiser, dénude ta poitrine à ce souffle puissant et doux : il vient chercher ton âme, va à rencontre ! Il vient chercher ton cœur, va, dans l’immobilité bienheureuse de l’attente et du Grand Désir ! Il faut que les choses meurent pour que naisse l’impérissable qui est déjà en nous comme Voie, Vie et Vérité. N’aie pas peur. Entre dans ta blessure de vie qui s’ouvre comme chemin. Pénètre comme amant l’Ouvert qui s’enfonce au plus intime de toi. N’écarte pas l’écharde de Lumière. Aie confiance. Aie confiance en ton chemin. C’est difficile : tu es seul à le voir. Mais quand il est là ouvert dans l’Invisible, tu le sais, tu es seul à le savoir. Entre dans la Brisure de Lumière, dans ta blessure intime : en vérité c’est elle qui entre en toi comme Chemin, Vie et Vérité. Ton chemin. Ta vie. Ta vérité. Demeure vulnérable. Sois vulnérable à la fleur sanglante qui ressemble à la mort. Sois vulnérable à la Main Aimante qui dépose sa blessure. Les choses doivent mourir pour que toi, toi vraiment tu vives !

Publié dans Poésie

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