Le Verbe n'est ni présent ni absent: il est proche

Publié le par chris

Au commencement était la parole

Dans ce commencement se rassemble le coeur. Car c'est au coeur qu'est la parole. C'est au coeur que s'adresse la parole. Et elle ne s'adresse pas seulement au coeur, elle le rassemble, elle est le commencement du coeur. Car le coeur était pour ainsi dire disloqué dans les membres, et la parole le rassemble au lieu où le coeur peut commencer d'être le coeur. Elle lui donne d'être l'écoute.
Mais comment la parole parle-t-elle au coeur? Elle lui parle dans le langage de Dieu qui est silence. Elle lui parle dans le langage qui est le leur à tous les deux, dans le langage du commencement, puisque tous deux sont nés du silence. Elle lui rappelle son origine. C'est pourquoi le coeur est d'abord mémoire. Pourrait-il entendre s'il ne se souvenait pas? Pourrait-il être ce commencement d'écoute s'il ne portait pas en lui la mémoire de Dieu?

et la parole était auprès de Dieu

Oui la parole parle au coeur en silence. Et le coeur parfois garde mémoire et entend, et parfois il oublie et il n'est plus le coeur, il n'est plus là où tout commence. La parole n'est ni présente ni absente, elle n'est pas plus ou moins proche. Mais le coeur lui se souvient ou il oublie, car il est environné de ténèbre. Et la parole luit dans la ténèbre, mais le coeur dans l'oubli ne comprend pas le langage de la nuit. Et la parole luit comme en silence dans la ténèbre, mais le coeur oublieux ne reconnaît pas sa Mère qui se tient en silence près de lui.
Et le silence de la parole l'enveloppe et le protège et attend. Comme la mère parle à l'enfant avec des mots qui le rassurent, la parole ramène peu à peu le coeur dans le réel de sa présence, elle l'arrache doucement à son angoisse, car l'oubli où il est plongé n'a pas d'autre cause que l'angoisse.
Est-ce l'angoisse de perdre? Est-ce le sens profond de la ténèbre: l'angoisse où est le coeur, la peur qu'il a de perdre? Mais comment pourrait-il perdre ce qu'il ne possède pas, car la parole n'est ni présente ni absente, elle est proche.
Le coeur porte en effet la mémoire. De la mémoire naît l'écoute.
Il se souvient d'avoir été dans le ventre. Il lui faut repasser par sa naissance. Il lui faut passer de la mémoire à l'écoute silencieuse, de l'écoute silencieuse à la vision...

et la parole était Dieu...

Publié dans Prière du coeur

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Commenter cet article
L
<br /> Parole... coeur... silence.... c'est l'expérience fondamentale de la vie intérieure dont tu parles. Mais une part de nous cependant accueille difficilement cette Parole et reste dans les ténèbres.<br /> Ainsi sommes-nous faits.<br /> Amusant, il se trouve que j'ai travaillé ce matin ce texte qui est celui du jour de Noël.Mais je ne mettrai mon commentaire sur le blog que le 25 décembre.<br /> François<br /> <br /> <br />
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